...d'un bel inconnu
Tes yeux bleus dans le vague, tu regardes les stations défiler
La vitesse de la rame fait frémir quelques mèches de ta chevelure doré.
T'as les écouteurs vissés dans tes oreilles
Et puis ce petit style qui te va à merveille...
Moi je suis en face et je te dévore du regard
Un petit coup d'oeil, on est à Saint-Lazare.
Les stations défilent encore mais tes yeux n'ont toujours pas croisé les miens
Alors j'attends...t'inquiètes je suis patiente, je le sais bien.
Je nous imagine en train de courir tous nus sur une plage en plein été
Je le sens bien, toi et moi on fera des beaux bébés.
Mais pour ça faudrait que j'arrive à te parler sans que j'en tremble
Faut que je me grouille, on est déjà à Quatre-Septembre.
Le monde grouille autour de nous, c'est l'heure de pointe
Toi t'es impassible, tu gardes les mains jointes.
Et moi, j'ai envie de te sauter au cou
T'es trop mon style, tu me plais beaucoup.
Mais j'ai trop la honte de venir te parler
C'est presque mort, on arrive station Sentier.
La rame tremble sous le coup des freins
Et mon bel inconnu se lève du strapontin.
J'ai envie de crier tiens voilà mon numéro et appelle moi
Toi et moi ça sera mortel, tu verras !
Mais c'est trop tard pour toutes ces répliques
T'es descendu à République.
Je vois mon bel inconnu s'éloigner parmi la foule
Et moi je me dis que j'ai perdu la boule.
J'aurais du m'asseoir sur ses genoux
Et sentir son parfum dans son cou
Et lui filer mon numéro par exemple
Oh zut, faut que je descende, je suis arrivée à Temple.
Un beau jour on se reverra
Et là, mon petit gars prépare toi
A vivre le plus beau jour de ta vie
Celui que tu passeras en ma compagnie.
Mais pour l'instant faut vite que je cours
Je suis à la bourre à mon rendez-vous vers Goncourt !